top of page
La direction

5 conseils pour parler des attentats avec vos enfants



Les attentats : Serge Tisseron et Claude Halmos , psychanalystes, nous aident à trouver les mots justes.


Les attentats ont suscité une énorme vague d'émotion.

Confrontés à nos propres réactions face à ce drame, il est tentant de vouloir protéger les enfants de tels actes de barbarie. Ils sont pourtant eux aussi témoins de l'élan de recueillement et de solidarité qui rassemble les adultes dans la rue.

Dans toutes les écoles, une minute de silence a été respectée, en hommage aux victimes. L'occasion pour les parents de revenir, ce soir avec les enfants, sur cet événement exceptionnel.

1 - Prenez l'initiative du dialogue

Vos enfants n'ont pas pu échapper aux réactions qui se sont multipliées après les attentats qui ont causé la mort des nombreuses personnes. « Les parents ont l'impression que les enfants n'ont rien vu, rien entendu ou qu'ils sont trop petits. Or, il est très important de leur parler. Si les parents sont bouleversés et n'en disent rien, les tout-petits pensent que c'est à cause d'eux et en éprouvent de la culpabilité. Un peu plus grands, vers 3, 4 ans, les enfants se sentent méprisés ou indignes de comprendre ce qui se passe.»

2 - Ne cachez pas vos émotions

Face à de tels actes, « tout se mélange », explique Serge Tisseron. « Les adultes craignent de se mettre à pleurer ou de dire qu'ils ont peur. Il ne faut pas trop communiquer sur cette peur non plus ». Mais masquer ses émotions peut être contre-productif.

« Les parents ne doivent pas retenir leurs émotions, abonde Claude Halmos, psychanalyste et écrivain. C'est une réaction humaine qui montre l'inhumanité de ce qui s'est passé. »

Pour dédramatiser, mieux vaut aborder le sujet de manière raisonnable en rappelant simplement les faits.

« Demandez d'abord à vos enfants ce qu'ils savent, en leur faisant préciser, conseille-t-elle. L'enfant imagine les choses à sa façon, de manière parfois très différente de celle des adultes. La parole de l'adulte doit servir de contenant et permettre à l'enfant de comprendre ce qu'il a vu ou entendu. Elle évite la construction d'images terrifiantes.»

3 - Utilisez des mots simples

Tenez-vous en à un simple rappel des faits, en évoquant certains mots et tous les protagonistes : victimes, agresseurs et personnes en désaccord.

Depuis toujours des gens en veulent à ceux qui sont différents ou qui ne pensent pas comme eux. Beaucoup de gens, y compris des musulmans, sont scandalisés par ce qui s'est passé.

« Il est important d'expliquer aux enfants qu'il y a une réaction face à cet événement exceptionnel, précise Claude Halmos. « La police recherche les meurtriers, les gens se mobilisent, dans les journaux, dans des rassemblements.

4 - Répondez aux questions

« Une famille athée ou musulmane n'abordera pas forcément cette affaire de la même manière mais il existe un noyau dur commun, qui est que tout le monde est bouleversé » explique Serge Tisseron.

Face à l'inquiétude que pourrait susciter la cavale d’un agresseur, il ne sert à rien d'affirmer des certitudes. Le psychanalyste suggère de répondre aux questions : où est-il ? En fuite. Est-ce que la police va l’ arrêter ? On l'espère. Va-t-il s'attaquer à d'autres personnes ? On n'en sait rien.

« Les parents amorcent l'échange pour que l'enfant puisse se sentir libre de poser des questions, insiste le psychanalyste. « Les adultes doivent aussi accepter de dire qu'ils ne savent pas, quand ils ne savent pas.»

5 - Aidez-les à comprendre et grandir

Des consignes ont été délivrées aux enseignants par la ministre de l’enseignement, pour évoquer les attentats auprès des enfants.

Mais, c'est également aux parents que revient cette tâche. Il ne faut pas attendre car l'actualité va très vite. »

Le psychanalyste insiste sur la nécessité, en particulier pour les élèves de primaire, d'aider les enfants à comprendre ce que signifie la minute de silence observée.

« Il ne faut pas perdre l'occasion de cette extraordinaire leçon de démocratie et de tolérance que nous pouvons leur donner.»

Comment parler avec les enfants petits ou grands des six attaques terroristes simultanées du 13 novembre 2015 qui ont fait au moins 120 morts à Paris et Saint-Denis ? Spécialiste de l'enfance et du rapport aux images, le pédopsychiatre Serge Tisseronproposait aux Maternelles (France 5) - après les attentats de janvier 2015 - une approche très intéressante en cinq points - hélas à nouveau d'actualité - que telestar.fr vous invite à découvrir  la vidéo en cliquant ici.

— Donner des repères géographiques sur une carte

— Ce qu'il faut dire pour les tout petits avant 4 ans, les rassurer, pour les plus grands, leur expliquer calmement et surtout leur demander ce qu'ils en pensent.

— Les mots qu'il faut employer, y compris des aveux d'ignorance (est-ce que ça va se reproduire ?).

— Exprimer ses émotions, mais sans excès et laisser les enfants exprimer les leurs.

— Ne pas hésiter à les impliquer dans les élans de solidarité.

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page